L'assassinat de Yaya Dillo suscite une onde de préoccupation
- Afriqueinfo24
- 4 mars 2024
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Dernière mise à jour : 2 juin 2024

Quatre jours après l’assaut fatal de l’armée qui a couté la vie de l’opposant Yaya Dillo Djerou Betchi au siège de son parti, les réactions se multiplient, reliant condamnation à la préoccupation, à quelques jours du scrutin décisif pour le retour à l’ordre constitutionnel.
Au lendemain de l’assassinat du président du Parti socialiste sans frontières (Psf) Yaya Dillo, le siège du parti a été complètement démoli et ce, sans aucune décision judiciaire. Une situation suscite la préoccupation du conseil de l’ordre qui évoque des actes d’extrêmes violences qui exprime son indignation.
Réactions des avocats tchadiens
Le président du Conseil de l’ordre par intérim rappelle à toutes les parties dont les autorités de transition au « respect » et à la « soumission » au droit qui restent selon elle « seul gage d’un véritable Etat de droit ». Me Koulmem Nadjiro estime qu’au Tchad plusieurs situations et événements sont restés non élucidés judiciairement et exige « une fois de plus que la lumière soit faite sur ces événements et qu’une suite judiciaire soit donnée ».
Aussi, elle se dit préoccuper par la présence marquée et continue des forces de 3ème degré en pleine capitale, suscitant de l’inquiétude de la population. « En tout état de cause, nous exigeons le respect des règles de procédure, du principe de la présomption d’innocence en toute circonstance, le respect des libertés, l’indépendance véritable de la Justice, son impartialité », ajoute-t-elle. La « préoccupation », c’est le même terme utilisé par le clergé qui déplore outre les pertes en vies humaines, le climat de méfiance qui règne dans le pays après ces événements tragiques. « Nous avons appris avec consternation les malheureux événements survenus le 27 et 28 février 2024 qui ont une fois de plus endeuillé des familles tchadiennes », précise Djitangar Goetbe Edmond, archevêque métropolitain de N’Djaména.
L’Union Européenne exigent des éclaircissements, le gouvernement se dit consterné
Partenaire incontournable du Tchad, les 27 expriment leurs vives préoccupations et demandent que « les faits soient éclaircis et les responsabilités établies de manière indépendante et crédible ». Pour l’UE, ces événements « affaiblissent les efforts nécessaires pour assurer une transition transparente, pluraliste, inclusive et pacifique ».

De son côté, le gouvernement tchadien exprime sa profonde consternation et réaffirme son engagement en faveur de la justice et de la transparence. « Nous prenons acte de la demande d’une enquête indépendante sollicitée par Human Rights Watch concernant les circonstances entourant tous les décès consécutifs à ces événements. Nous souhaitons souligner notre volonté de coopérer pleinement avec toute enquête indépendante visant à établir la vérité », note le ministre de la communication, porte-parole du gouvernement.
Abderamane Koulamallah trouve par ailleurs regrettable que certaines organisations humanitaires se concentrent uniquement sur des événements « isolés, négligeant les conflits et les violations avérées des droits de l’homme dans d’autres régions du monde, comme la situation des Palestiniens dans la bande de Gaza, confrontés à un génocide parmi les pires de l’histoire de l’humanité ». Il appelle à une approche équilibrée et globale de la protection des droits de l’homme, refusant toute forme de deux poids deux mesures. « Le Tchad est pleinement engagé à garantir la sécurité et la protection de tous ses citoyens, y compris ceux qui exercent des responsabilités politiques. Les attaques contre des personnalités politiques ou des institutions de l’Etat ne seront pas tolérées, et nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et la stabilité dans le pays », ajoute-t-il.
Le gouvernement assure sa détermination à faire toute la lumière sur les événements du 28 février.
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