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Au Tchad, de nombreuses familles rencontrent des difficultés considérables dans la gestion de leurs actifs.

Dernière mise à jour : 17 févr.

Place de la Nation à Ndjaména au Tchad
Place de la Nation à Ndjaména au Tchad

Une gestion inadéquate des ressources nuit gravement à la sécurité alimentaire des citoyens tchadiens. Actuellement, la problématique de la gestion des ressources alimentaires représente une préoccupation croissante pour de nombreuses familles au Tchad.


À l'approche de la saison pluvieuse, il est fréquent de voir des chefs de ménages, tant masculins que féminins, s'affairer dans une quête désespérée de nourriture. Néanmoins, il est à déplorer que les denrées dont ils disposent soient généralement utilisées à des fins superflues, telles que la consommation de boissons ou des aspirations matérialistes.


Toutefois, afin de se procurer de quoi se nourrir, ces foyers s'engagent dans des déplacements tant intérieurs qu'extérieurs pendant certaines périodes critiques. Ce phénomène soulève une interrogation : qu'est-ce qui en est la cause ? Est-ce un déficit de volonté pour gérer ce qui est en leur possession ? Les responsabilités semblent se redistribuer, allant du mari à la femme, de la femme aux enfants, et des enfants aux parents.


Malaise dans des familles

Emmanuel Noyom, âgé d'environ 50 ans et agriculteur avec deux bœufs d'attelage, se retrouve frustré lorsque ses enfants expriment leur mécontentement chaque mois d'août, bien que leurs récoltes demeurent satisfaisantes. Il confronte également le fait que sa femme utilise leurs ressources à son insu pour acheter des vêtements, s'inspirant du style de femmes ayant des conjoints plus aisés. Ce déséquilibre lui cause des souffrances et il se sent perdu face à ce dilemme, affirmant la nécessité d'adopter d'autres stratégies pour la gestion de leurs biens.


Les périodes festives sont souvent à l'origine d'une gestion inadéquate. « Je me dois de suivre les aspirations de mon cœur. Même en l'absence de ressources suffisantes, il incombe au mari de chercher des solutions. C'est son droit, sans quoi la compréhension mutuelle en pâtira », déclare Anne Kadoukou, une ménagère expérimentée de plus de 50 ans, affichant une certaine fierté.


Des familles dans une école à Gounou Gaya
Des familles dans une école à Gounou Gaya

Dans le contexte actuel de l'insécurité alimentaire, qui s'impose comme un facteur clé dans la gestion des ressources familiales, il est observé que les enfants éprouvent une déconnexion par rapport à l'éducation reçue de leurs parents et se sentent souvent délaissés. De plus, certains d'entre eux se trouvent contraints de se livrer à des travaux forcés dans les rues, prenant des risques considérables pour subvenir à leurs besoins alimentaires, ce qui contribue à encourager le vagabondage.


« Ils commercialisent l'ensemble des récoltes. Principalement, le père échange ces produits contre des boissons. En tant qu'enfants, nous endure la période des pluies avec difficulté. À cause de son attitude, ma mère agit de la même manière. C'est la raison pour laquelle je m'efforce de travailler chez les voisins afin de subvenir à mes besoins. » - Tokkamma Pierre, un garçon de 11 ans travaillant pour un commerçant local.


Cet enseignant de philosophie, également formé en sociologie, met en avant les dangers que représentent les rues pour les enfants et incite les parents à prendre davantage leurs responsabilités : « La véritable richesse, ce sont ces enfants. Il incombe aux parents de garantir un avenir solide pour eux, en veillant notamment à leur alimentation. En l'absence de cela, les perspectives qu'ils envisagent pour leurs enfants n'auront aucun impact si ceux-ci souffrent de malnutrition, car ils ne se sentiront pas sécurisés. »


Les hommes en partie responsables

Les hommes reconnaissent leur irresponsabilité face à cette situation et s'en veulent pour la gestion défaillante qui sévit dans leur famille. « En réalité, c'est nous les hommes qui entraînons nos femmes et nos enfants dans ce scénario. Un père qui consomme de l'alcool tout en se débarrassant de ses animaux ou de ses ressources alimentaires, alors que cela devrait être un effort familial commun. D'où cette tendance, de leur part, à participer à ce cercle vicieux du gaspillage », souligne Dangre Waina Isidore, manifestement irrité par ce constat.


Chacun doit se rendre compte que le plaisir familial se manifeste par les moments de partage autour des tables de repas.

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