Assistons-nous à une fragmentation de l'Afrique en deux parties ?
- Chloé Lagarde
- 20 févr.
- 3 min de lecture

S'étendant sur 4 000 km depuis la région d'Afar en Éthiopie, au bord de la mer Rouge, jusqu'au Golfe du Mozambique au sud, la fragmentation de l'Afrique, le rift africain soulève la question suivante : un océan pourrait-il un jour séparer l'Afrique en deux parties distinctes ?
Avec ses 4 000 km, le rift est-africain représente une cicatrice géologique significative. Les scientifiques reconnaissent depuis longtemps que cette zone, marquée par une intense activité sismique, pourrait porter les prémices d'un océan à venir. Cette dynamique pourrait, à terme, entraîner la scission du continent, mais le processus reste complexe.
Une fissure qui se développe à un rythme de 7 mm par an.
"La formation de ce rift, enclenchée il y a 25 millions d'années, se manifeste comme un processus délicat, progressant à une vitesse estimée à 7 mm par an, ce qui est quatre fois inférieur à celle de l'Atlantique, dont la dérive est d'environ 3 cm par an.")
Les experts ont clarifié que plusieurs phénomènes géologiques agissent conjointement pour causer des fractures au sein de la lithosphère africaine, dont l'épaisseur est d'environ 100 km.
La cassure de la lithosphère résulte de l'action conjointe de la chaleur provenant du manteau terrestre et de l'activité volcanique, illustrée de manière spectaculaire par le Ngorongoro en Tanzanie, un cratère d'une envergure de 25 km, vestige d'une éruption volcanique survenue il y a environ trois millions d’années. « Ces différents processus géodynamiques influencent l'environnement à court, moyen et long terme », soulignent-ils.
Enquête sur les interactions des plaques tectoniques : implications scientifiques et environnementales.
D'après les informations rapportées par l'observatoire terrestre de la NASA dans un article de Live Science, on constate que la plaque tectonique somalienne s'éloigne vers l'est de la partie plus ancienne et de plus grande superficie du continent, à savoir la plaque nubienne, aussi appelée plaque africaine. Par ailleurs, les plaques somalienne et nubienne continuent de se séparer de la plaque arabique au nord.
Dans une interview avec Live Science, Cynthia Ebinger, qui enseigne la géologie à l'université de Tulane à la Nouvelle-Orléans et exerce comme conseillère scientifique auprès du bureau des affaires africaines du département d'État des États-Unis, a identifié deux scénarios majeurs à explorer.

La plus grande portion de la plaque somalienne pourrait se détacher du reste du continent africain, créant ainsi une mer entre ces deux masses. Cette future masse terrestre engendrerait une région comprenant la Somalie, l'Érythrée, Djibouti et les parties orientales de l'Éthiopie, du Kenya, de la Tanzanie et du Mozambique. En conséquence, la séparation ne concernerait uniquement que l'est de la Tanzanie et le Mozambique.
Un « rift peu probant » ?
Néanmoins, la scission du continent africain en deux ne serait pas nécessairement inéluctable. Cynthia Ebinger suggère que les forces géologiques en cours pourraient s'avérer trop lentes pour provoquer la séparation des plaques somalienne et nubienne.
Dans ses recherches, l'experte américaine cite un cas illustratif de "rift raté" : la faille du "Midcontinent", qui couvre près de 3 000 km en Amérique du Nord. Elle fait remarquer que "des rifts ratés se retrouvent sur les continents à l’échelle mondiale". Si la section est du rift est-africain est indiscutablement identifiée comme un rift raté, la section ouest, en revanche, demeure très dynamique, comme le rapportent nos collègues de Live Science.
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